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10. Configurer votre machine Linux en serveur NCP

Il existe deux paquetages permettant à Linux de fournir les fonctions d'un serveur de fichiers Novell. Tous deux permettent de partager des fichiers de la machine Linux entre les utilisateurs utilisant un client Novell Netware. Les utilisateurs peuvent attacher et utiliser des systèmes de fichiers Novell comme des volumes locaux à leurs machines juste comme s'ils provenaient d'un serveur de fichiers Novell. Je vous propose d'essayer les deux paquetages afin de voir celui qui correspond le mieux à vos besoins.

10.1 L'ensemble mars_nwe

Martin Stover <mstover@freeway.de> a développé mars_nwe pour permettre à Linux de fournir des services fichiers et impression pour des clients NetWare.

mars_nwe signifie "Martin Stover's Netware Emulator".

Possibilités offertes par mars_nwe

mars_nwe fournit un sous-ensemble de la spécification Novell NCP pour les services fichiers, pour les connexions aux disques et aussi pour les services d'impressions. Il est probable qu'il contient des bogues mais beaucoup de personnes l'utilisent et le nombre de bogues diminue avec les nouvelles versions.

Obtenir mars_nwe

Vous pouvez récupérer mars_nwe sur le serveur ftp.gwdg.de. ou sur metalab.unc.edu.
La version à jour lors de l'écriture de ce document est : mars_nwe-0.99.pl10.tgz.

Compiler l'ensemble mars_nwe

Compiler un noyau Linux supportant Ethernet et IPX.

Dans la version 1.2.13 du noyau, vous devrez juste vérifier que vous avez répondu oui (Y) à 'The IPX Protocol' et non (N) à 'Full internal IPX network' comme illustré :

 ...
 ...
The IPX protocol (CONFIG_IPX) [n] y
 ...
 ...
Full internal IPX network (CONFIG_IPX_INTERN) [N/y/?] n
 ...
 ...
Pour les noyaux plus récents, un procédé similaire est utilisé lors de la construction du noyau. La question posée peut légèrement changer.

Assurez-vous aussi d'un choix approprié pour votre carte Ethernet. Si vous ne savez pas comment procéder, vous devriez lire l'Ethernet-HOWTO, Ethernet-HOWTO.

Vous pouvez maintenant procéder à la compilation de votre noyau. Une fois cette étape finie, n'oubliez pas de lancer lilo afin d'installer le nouveau noyau.

Décompresser le paquetage mars_nwe.

          # cd /usr/src
          # tar xvfz mars_nwe-0.99.pl10.tgz

Compiler mars_nwe.

Cette opération est très simple. La première étape consiste simplement à lancer make, cela va vous créer un fichier config.h. Ensuite, vous devez regarder et modifier le fichier config.h si nécessaire. Cela vous permet de configurer des choses comme le répertoire d'installation ou le nombre maximum de sessions et de volumes que le serveur pourra supporter. Les lignes importantes à regarder sont :

FILENAME_NW_INI       l'emplacement des fichiers d'initialisation
PATHNAME_PROGS        l'emplacement du programme exécutable
PATHNAME_BINDERY      l'endroit où iront les fichiers de la 'bindery'
PATHNAME_PIDFILES     le répertoire où les fichiers PID seront écrits
MAX_CONNECTIONS       le nombre maxi de connexions simultanées autorisées
MAX_NW_VOLS           le nombre maxi de volumes supportés par mars_nwe
MAX_FILE_HANDLES_CONN le nombre maxi de fichiers ouverts par connexion
WITH_NAME_SPACE_CALLS si vous voulez supporter les clients ncpfs
INTERNAL_RIP_SAP      si vous voulez que mars_nwe fasse le routage rip/sap
SHADOW_PWD            selon que vous utilisez les 'shadow passwords' ou non
Les options par défaut devraient vous convenir mais vérifiez quand même.

Une fois ceci terminé tapez :

          # make
          # make install

Ces commandes compileront les différents serveurs et les installeront dans un répertoire approprié. Le script d'installation installe aussi le fichier de configuration /etc/nwserv.conf.

Configuration du serveur.

Celle-ci est simple. Il faut éditer le fichier/etc/nwserv.conf. Le format de ce fichier peut vous sembler assez énigmatique au premier abord, mais il est en fait bel et bien ordonné. Chaque ligne de ce fichier correspond à un point de configuration. Chacune de ces lignes est délimitée par le caractère espace et débute par un nombre qui indique le contenu de la ligne. Tous les caractères précédés du caractère '#' sont considérés comme étant un commentaire et de ce fait sont ignorés. Martin fournit un fichier d'exemple de configuration dans son paquetage, cependant, je vous donne ce que je considère comme étant une version simplifiée de ce fichier, et ce, afin que vous puissiez mieux le comprendre.


     # VOLUMES (max. 5)
     # Seul le volume SYS est obligatoire. Le répertoire contenant le volume
     # SYS doit contenir les répertoires : LOGIN, PUBLIC, SYSTEM, MAIL.
     # l'option 'i' ignore la casse (majuscules/minuscules)
     # l'option 'k' convertit toutes les requêtes de nom de fichier en 
     # minuscules
     # l'option 'm' indique que le volume est amovible (cdrom par ex.)
     # l'option 'r' positionne le volume en lecture seule
     # l'option 'o' indique le volume est un système de fichiers monté unique
     # l'option 'P' permet aux commandes d'être utilisées comme des fichiers
     # l'option 'O' permet l'utilisation de l'espace de noms (namespace) OS/2
     # l'option 'N' permet l'utilisation de l'espace de noms (namespace) NFS
     #
     # Par défaut les noms de fichiers sont en majuscules.
     # Syntaxe :
     #    1 <Nom du volume> <Chemin du volume>   <Options>

     1   SYS         /home/netware/SYS/                 # SYS
     1   DATA        /home/netware/DATA/   k            # DATA
     1   CDROM       /cdrom                kmr          # CDROM

     # NOM DU SERVEUR
     # Si cette option n'est pas mise le nom du serveur Linux sera converti
     # en majuscule et utilisé
     # Syntaxe :
     #    2 <Nom du serveur>

     2   LINUX_FS01

     # ADRESSE DE RESEAU INTERNE 
     # l'adresse de réseau interne est une fonctionnalité qui simplifie
     # le routage IPX pour les machines reliées à plusieurs réseaux IPX.
     # Syntaxe :
     #    3 <adresse interne du réseau> [<Numéro de noeud>]
     # ou
     #    3 auto
     # si vous utilisez 'auto' alors l'adresse IP de la machine sera 
     # utilisée. NOTE : cela peut être dangereux, assurez-vous de prendre
     # un nombre unique sur votre réseau. Les adresses sont codées en
     # hexadécimal sur 4 octets (le préfixe 0x est obligatoire).
     3 0x49a01010 1

     # PERIPHERIQUES RESEAU
     # Cette option configure votre réseau IPX. Si votre réseau IPX est déjà
     # configuré, vous n'en aurez pas besoin.
     # Syntaxe
     #    4 <Numéro de reseau IPX> <Nom de périphérique> <Type de trame> [<ticks>]
     #                         Types de trames : ethernet_ii, 802.2, 802.3, SNAP

     4  0x39a01010  eth0  802.3  1

     # SAUVEGARDE DES ROUTES IPX APRES EXTINCTION DU SERVEUR.
     # Syntaxe :
     #    5 <drapeau>
     #       0 = ne pas sauver les routes, 1 = sauver les routes.

     5 0

     # VERSION DE NETWARE
     # Syntaxe :
     #    6 <version>
     #      0 = 2.15, 1 = 3.11

     6 1

     # GESTION DES MOTS DE PASSE
     # les clients DOS de Novell supportent une fonctionnalité qui chiffre
     # votre mot de passe (mdp) lorsque vous le changez. Vous pouvez
     # configurer votre serveur mars pour supporter cette fonctionnalité.
     # Syntaxe :
     #    7 <drapeau>
     # avec <drapeau> =
     #    0 force chiffrage du mdp (les clients ne peuvent pas changer de mdp).
     #    1 force chiffrage du mdp, permet les changements de mdp non chiffrés.
     #    7 permet les mdp non chiffrés mais pas les mdp nuls.
     #    8 permet les mdp non chiffrés ainsi que les mdp nuls.
     #    9 seulement les mdp non chiffrés (ne marche pas avec OS/2).

     7 1

     # DROITS MINIMUM EN FONCTION DES GID ET UID
     # Les permissions qui sont appliquées lors de connexions sans login
     # Ces permissions seront utilisées pour les fichiers 
     # de votre serveur primaire.
     # Syntaxe :
     #    10 <gid>
     #    11 <uid>
     #    <gid> <uid> sont ceux donnés dans /etc/passwd et /etc/group

     10  200
     11  201

     # MOT DE PASSE DU SUPERVISEUR
     # Doit etre enlevé après le premier démarrage du serveur. Le serveur 
     # cryptera cette information dans le fichier de bindery après son     
     # lancement. Vous devriez éviter d'utiliser le compte 'root' et en choisir
     # un autre pour administrer le serveur mars.
     #
     # Cette entrée est lue et chiffrée dans le fichier de bindery du serveur,
     # elle n'a donc besoin d'être présente que la première fois que vous
     # démarrez le serveur, pour s'assurer que le mot de passe ne soit pas volé
     # Syntaxe :
     #    12 <Login du superviseur> <Nom d'utilisateur UNIX> [<mot de passe>]

     12  SUPERVISOR  terry  secret

     # COMPTES DES UTILISATEURS
     # Permet d'associer les comptes NETWARE aux comptes UNIX. Les mots de
     # passe sont en option.
     # Syntaxe :
     #    13 <Login utilisateur> <Nom d'utilisateur UNIX> [<mot de passe>]

     13  MARTIN martin
     13  TERRY  terry

     # ADMINISTRATION SYSTEME PARESSEUSE
     # Si vous avez beaucoup d'utilisateurs et ne pouvez/voulez utiliser
     # le champ 13 pour chaque utilisateur, vous pouvez faire correspondre
     # automatiquement les logins mars_nwe aux logins des utilisateurs Linux
     # MAIS il n'y a pour le moment aucun moyen d'utiliser les mots de passe
     # des comptes Linux si bien que tous les utilisateurs configurés de cette
     # façon devront utiliser le mot de passe fourni ici.
     # Je vous déconseille de l'utiliser à moins que la sécurité ne fasse pas
     # partie de vos préoccupations.
     # Syntaxe :
     #    15 <drapeau> <mot de passe commun>
     # avec <drapeau> :
     #    0  - ne configure aucun utilisateur automatiquement.
     #    1  - configure automatiquement les utilisateurs non encore configurés.
     #    99 - configure automatiquement tous les utilisateurs. 

     15 0 duzzenmatta

     # VERIFICATION SIMPLE
     # mars_nwe s'assurera automatiquement que certains répertoires existent
     # si vous positionnez ce drapeau.
     # Syntaxe :
     #    16 <drapeau>
     # avec <drapeau> à 0 pour non, ne fait rien et 1 pour oui, vérifie.

     16 0
     
     # QUEUES D'IMPRESSION
     # Permet d'associer des imprimantes Netware à des imprimantes UNIX. Les
     # répertoires de files d'impression doivent être crées manuellement
     # avant de tenter toute impression.
     # Syntaxe :
     #    21 <Nom de queue> <répertoire de queue> <commande d'impression UNIX>

     21  EPSON  SYS:/PRINT/EPSON lpr -h
     21  LASER  SYS:/PRINT/LASER lpr -Plaser

     # DRAPEAUX DE DEBOGAGE 
     # normalement, ils ne sont pas nécessaires, mais ils peuvent être utiles
     # pour la résolution de problèmes.
     # Syntaxe :
     #    <élément de débogage> <drapeau de debogage>
     #
     #    100 = IPX KERNEL
     #    101 = NWSERV
     #    102 = NCPSERV
     #    103 = NWCONN
     #    104 = démarrage NWCLIENT
     #    105 = NWBIND
     #    106 = NWROUTED
     #                 0 = supprime le débogage, 1 = active le débogage

     100 0
     101 0
     102 0
     103 0
     104 0
     105 0
     106 0

     # LANCER LE SERVEUR NETWARE EN TACHE DE FOND ET UTILISER UN FICHIER DE LOG
     # Syntaxe :
     #    200 <drapeau>
     #        0 = Lance NWSERV en avant-plan et pas de fichier de log
     #        1 = Lance NWSERV en tâche de fond et utiliser le fichier de log

     200  1

     # NOM DU FICHIER DE LOG
     # Syntaxe :
     #    201 <Fichier de log>

     201  /tmp/nw.log

     # AJOUT/ECRASEMENT DU FICHIER DE LOG
     # Syntaxe :
     #    202 <drapeau>
     #        0 = ajouter dans le fichier de log existant
     #        1 = écraser le fichier de log existant

     202  1

     # EXTINCTION DU SERVEUR
     # Ce point modifie le délai entre l'affichage d'extinction du serveur et
     # l'extinction réelle du serveur
     # Syntaxe :
     #    210 <temps>
     #        en secondes (par défaut 10)

     210  10

     # INTERVALLE ENTRE LES DIFFUSIONS DE ROUTAGE
     # la durée en secondes entre les diffusions (broadcast) de serveurs
     # Syntaxe :
     #    211 <temps>
     #        en secondes (par défaut : 60)
     
     211 60

     # INTERVALLE ENTRE LES LOGS DE ROUTAGE
     # configure le nombre de diffusions après lesquelles les informations
     # de routage sont écrites dans les fichiers de log.
     # Syntaxe :
     #    300 <nombre>

     300 5

     # FICHIER DE LOG DE ROUTAGE
     # configure le nom du fichier de log des informations de routage
     # Syntaxe :
     #    301 <nom de fichier>
     
     301 /tmp/nw.route

     # AJOUT/ECRASEMENT DU FICHIER DE LOG DE ROUTAGE
     # configure si vous voulez ajouter les nouveaux logs à la fin du
     # fichier existant ou bien le réecrire.
     # Syntaxe :
     #    302 <drapeau>
     #    avec <drapeau> à 0 pour l'ajout et à 1 pour création/écrasement

     302 1

     # MINUTAGE DU CHIEN DE GARDE (watchdog)
     # Configure les intervalles de temps entre les messages de garde pour
     # s'assurer que le réseau est toujours vivant. 
     # Syntaxe :
     #    310 <valeur>
     # avec <valeur> =
     #      0  - toujours envoyer des messages de garde.
     #      <0 - ne jamais envoyer de message de garde.
     #      >0 - envoyer des messages quand le trafic réseau chute en dessous
     #           de 'n' ticks.

     310 7

     # FICHIER DE STATIONS
     # configure le nom du fichier qui détermine les machines pour lesquelles
     # ce serveur de fichiers sera le serveur primaire.
     # La syntaxe de ce fichier est décrite dans le répertoire 'examples'
     # du code source.
     # Syntaxe :
     #    400 <nom de fichier>

     400 /etc/nwserv.stations

     # OBTENTION DU SERVEUR DE FICHIERS LE PLUS PROCHE
     # Configure la manière dont sont gerées les requêtes SAP 'obtention
     # du serveur le plus proche' (Get Nearest Fileserver).
     # Syntaxe :
     #    401 <drapeau>
     # avec <drapeau> =
     #      0 : désactive cette requête
     #      1 : le fichier de stations liste les stations à exclure
     #      2 : le fichier de stations liste les station à inclure

     401 2

Démarrer le serveur

Si vous avez configuré le serveur de telle sorte que d'autres programmes configurent le réseau et/ou fournissent les fonctions de routage, alors vous devez lancer ces programmes avant de démarrer le serveur. Si vous avez configuré le serveur pour qu'il configure vos interfaces et fournisse des services de routage, alors pour démarrer le serveur, il n'y a qu'à taper :

                
        # nwserv

Tester le serveur

Pour tester le serveur vous devrez tout d'abord essayer de vous connecter et entrer par login grâce à un client Netware sur votre réseau. Vous pouvez alors faire un CAPTURE à partir de votre client et essayer d'imprimer. Si ces deux actions sont couronnées de succès, votre serveur fonctionne.

10.2 L'ensemble lwared

Ales Dryak <A.Dryak@sh.cvut.cz> a développé lwared pour permettre à Linux de fonctionner comme un serveur de fichiers basé sur NCP.

Lwared est l'abréviation de LinWare Daemon.

Possibilités offertes par lwared

Le serveur lwared est capable de fournir un sous-ensemble de services d'un serveur Novell NCP. Le système de messageries a été inclus mais il ne fournit pas de facilités d'impression. De plus il ne fonctionne pas bien avec des clients pour Windows 95 ou Windows NT. Ce serveur s'appuie sur des programmes extérieurs pour construire et maintenir le routage IPX et les tables SAP. Le mauvais comportement d'un client peut causer le "plantage" du serveur. Il est aussi important de savoir que la retranscription des noms de fichiers (minuscules/majuscules) n'a pas non plus été incluse.

Ce serveur fonctionne avec les shells Netware NETX et VLM.

Récupérer lwared

Le paquetage lwared peut être construit pour n'importe quel noyau supérieur à la version 1.2.0, je vous recommande d'utiliser la version 1.2.13 pour laquelle aucun patch sur le noyau n'est nécessaire. Certaines fonctionnalités ont changé avec la version 1.3.* du noyau, ce qui signifie que des patchs sont nécessaires pour ces versions afin de faire fonctionner ce serveur de manière correcte. Des patchs appropriés sont inclus pour les nouvelles versions de noyau, ainsi si vous devez absolument utiliser un de ces noyaux, vous serez toujours en mesure de faire fonctionner lwared correctement.

On trouve lwared sur klokan.sh.cvut.cz, Metalab, ou sur un site miroir. La version à jour lors de l'écriture de ce document était : lwared-0.95.tar.gz

Compiler et installer lwared

Décompresser l'ensemble lwared

Ce qui devrait ressembler à :

# cd /usr/src
# tar xvpfz lwared-0.95.tar.gz

Compiler le noyau avec le support Ethernet et IPX

Si vous utilisez un noyau alpha 1.3.* vous devriez essayer d'utiliser la version 1.3.17 ou une plus récente car les patchs fournis ont été faits pour celles-là. Les noyaux 1.3.* plus anciens que 1.3.17 nécessiteront d'être modifiés à la main pour pouvoir installer lwared ( quelques indications sur la manière d'opérer ce genre de modifications sont données dans le fichier INSTALL du paquetage). Pour installer les patchs pour la version 1.3.17 du noyau ou plus récent, vous devrez essayer la commande suivante :

        
        # make patch

La chose suivante que vous devrez faire après avoir appliqué le patch, le cas échéant, sera de vérifier que votre noyau a bien été compilé avec le support IPX actif. Dans la version 1.2.13, vous n'aurez qu'à répondre oui (Y) à la question 'The IPX protocol' de la manière suivante :


      ...
      ...
     Assume subnets are local (CONFIG_INET_SNARL) [y]
     Disable NAGLE algorithm (normally enabled) (CONFIG_TCP_NAGLE_OFF) [n]
     The IPX protocol (CONFIG_IPX) [n] y
     *
     * SCSI support
      ...
      ...

Pour les noyaux plus récents, la question peut varier un peu, mais le procédé reste fondamentalement le même.

Vous devrez également vous assurer du choix approprié du pilote de votre carte Ethernet. Si vous ne savez pas comment procéder, je vous conseille vivement de vous reporter à Ethernet-HOWTO.

Vous pouvez maintenant procéder à la compilation de votre noyau. N'oubliez pas de lancer lilo une fois la compilation finie, pour que le nouveau noyau soit correctement installé.

Compiler et installer lwared

Pour compiler lwared vous devez en premier lieu vérifier et éditer si nécessaire le fichier server/config.h. Ce fichier contient les éléments nécessaires pour piloter votre serveur et déterminer son comportement lorsqu'il fonctionnera. Le fichier par défaut est raisonnablement bien écrit mais vous pourrez tout de même vérifier si les répertoires de fichiers de log et le fichier de configuration conviennent à votre système.

        # make depend
        # make
        # make install

Le 'make depend' se plaint de ne pas trouver le fichier float.h sur mon système mais cela semble fonctionner tout de même. J'ai aussi découvert que lors des compilations avec gcc 2.6.3, il fallait modifier la ligne :

        
     #include <net/route.h>
en
     #include <net/if_route.h>

dans le fichier lib/ipxkern.c. Ceci étant dû au fait que le fichier change parfois de nom.

Le 'make install' tentera d'installer le serveur et les démons de routage dans le répertoire /usr/sbin, le programme lwpasswd dans le répertoire /usr/bin, les programmes utilitaires IPX seront copiés dans le répertoire /sbin et les pages de manuel dans la structure de répertoire /usr/man. Si un de ces endroits ne correspond pas à votre système, vous devrez éditer et modifier les fichiers Makefile correspondants.

Configurer et utiliser lwared

Voici la partie la plus amusante !

Configurer le réseau IPX

La première chose à faire est de configurer vos cartes Ethernet pour qu'elles puissent supporter les réseaux IPX connectés à votre serveur. Vous devez connaître les adresses des réseaux IPX pour chacun des segments du réseau, quel périphérique Ethernet (eth0, eth1, etc.) est en relation avec quel segment, quel type de trame est utilisé pour chacun des segments (802.3, EtherII, etc.) et quelle adresse de réseau interne votre serveur doit utiliser (ce qui est vraiment nécessaire si votre serveur doit fournir des services sur plusieurs segments). Par exemple, une configuration plausible d'un serveur étant sur deux segments IPX ayant pour adresse réseau 23a91300 et 23a91301 et ayant une adresse de réseau interne bdefaced ressemblera à :

         
        # ipx_internal_net add BDEFACED 1
        # ipx_interface add eth0 802.3 23a91300
        # ipx_interface add eth1 etherii 23a91301

Démarrer les démons de routage

Le logiciel du noyau permet de faire du renvoi de paquet IPX comme il le fait pour les paquets IP, cependant le noyau requiert un programme additionnel pour gérer la mise à jour des tables de routage. Dans le cas d'IPX, deux démons sont nécessaires et tous deux sont fournis avec lwared : ipxripd gère l'information de routage IPX et ipxsapd gère les informations SAP. Pour faire démarrer les démons vous n'aurez qu'à spécifier l'endroit où vous voulez qu'ils écrivent les messages de log :

           # ipxripd /var/adm/ipxrip
           # ipxsapd /var/adm/ipxsap
           

Configurer le serveur lwared

Deux fichiers sont à configurer manuellement pour que les utilisateurs puissent se loguer sur votre serveur. Il s'agit de :

/etc/lwpasswd

Il s'agit du fichier dans lequel les informations sur les comptes utilisateurs de LinWare sont gardées. Le programme lwpasswd permet de le maintenir à jour. Dans sa forme la plus simple, le fichier /etc/lwpasswd ressemble à :

            
            ales:
            terryd:
            guest:
Son format est une simple liste de noms de login suivis du caractère ':' puis de la version encryptée du mot de passe de login. Il faut cependant noter deux choses importantes : si les mots de passe ne sont pas chiffrés cela signifie qu'il n'y a pas de mot de passe. D'autre part, les utilisateurs de LinWare doivent avoir un compte Linux, c'est-à-dire que chaque utilisateur de LinWare présent dans /etc/lwpasswd doit aussi être présent dans /etc/passwd. Seul l'utilisateur root peut changer le mot de passe d'un autre utilisateur LinWare. Si vous êtes logué en tant root, vous pourrez par exemple taper la commande suivante pour changer le mot de passe d'un utilisateur :
            
        # lwpasswd rodg
        Changing password for RODG
        Enter new password:
        Re-type new password:
        Password changed.

/etc/lwvtab

Il s'agit des tables des volumes LinWare où sont stockées les informations sur les répertoires à partager entre les utilisateurs de LinWare (ce fichier comporte des similitudes avec le fichier /etc/exports pour NFS). Un exemple simple de son format est :

                 
           SYS             /lwfs/sys
           DATA            /lwfs/data
           HOME            /home
Ce format est simple : nom du volume puis le répertoire Linux à exporter séparés par le caractère espace. Vous devez avoir, au moins, une entrée dans ce fichier pour le volume SYS afin que le serveur puisse démarrer. Si vous voulez que vos utilisateurs DOS puissent accéder à votre serveur LinWare comme serveur primaire, vous devrez installer une arborescence de volume SYS standard sous le répertoire que vous exportez comme volume SYS. Les fichiers devant être présents dans ces répertoires sont ceux de Novell et sont soumis à leurs copyrights. Vous devez avoir une licence pour les utiliser. Si vos utilisateurs utilisent un serveur de fichiers Novell comme serveur primaire, vous n'aurez pas besoin du volume SYS.

Démarrer le serveur lwared

         
         # lwared
Plutôt simple n'est-ce pas ? Mais il reste une question. Quel est le nom du serveur de fichiers ? Si vous avez démarré le serveur LinWare de la façon exposée ci-dessus, son nom sera celui retourné par la commande hostname de Linux (le nom d'hôte). Si vous voulez un autre nom, il suffit de le spécifier dans la ligne de lancement de lwared comme ci-dessous par exemple :
         
         # lwared -nlinux00
Ici le nom du serveur LinWare sera linux00.

Tester le serveur lwared

La première chose à faire est de vérifier que votre serveur LinWare apparaît bien dans une slist d'un client DOS sur votre réseau. Le programme slist est stocké dans le volume SYS d'un serveur de fichier Novell donc il vous faudra réaliser cette opération à partir d'une machine déjà loguée sur un serveur. Si ça ne marche pas, vérifiez que ipxsapd et lwared tournent en même temps sur la machine Linux. Si la slist est bonne vous pouvez essayer de connecter et de mapper un volume :

         C:> attach linux00/ales
         ...
         ...
         C:> map l:=linux00/data:
         C:> l:
        
Vous devriez maintenant être en mesure d'utiliser le nouveau volume comme tout autre volume Novell. Les permissions des fichiers sont basées sur celles données par le serveur Linux en fonction de votre compte utilisateur.


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